La République ! Nous possédons une exception culturelle et politique en France. C’est la République, mais ce modèle exceptionnel se trouve en danger. Il est affaibli et menacé peut être de disparaitre si nous ne le défendons pas.
A Marseille, cet affaiblissement peut se mesurer à travers des exemples d’importances différentes. Ce sont les troubles à répétition sous fond de conflits sportifs, ce sont les incivilités au quotidien, c’est la fermeture des hôpitaux ou de services indispensables dans ces derniers, ce sont des quartiers marseillais menacés de ghettoïsation avec 40 % de logements pour les plus pauvres (XIII, XIV,XV,XVI) , alors que d’autres n’en accueillent que 6 à 8 %.
On nous dit que tout cela atteste que la république est inadaptée, qu’elle est ringarde. Or la république représente la chose publique, le bien public qui doit être partagé par tous et au service de tous : nos écoles, nos lycées, nos hôpitaux, nos universités, nos transports en commun, la poste, l’électricité, l’eau…
Il est à présent clair que certains veulent la fin de la république pour laisser place à un vaste marché libéral qui génère lui des replies communautaristes. Alors la République n’est pas toujours républicaine, elle laisse parfois peu de place à l’intégration des gens quelques soient leurs origines. Ceux là, pourtant, veulent le modèle républicain, ils veulent être intégrés, ils veulent du travail, ce facteur d’intégration !
Le modèle républicain doit être réactivé, réactualisé, en retrouvant le bien public, en tissant du lien social sous le socle de la laïcité. Il s’agit de remettre en vigueur ce que l’on appelle « le contrat social », pour faire de la loi sociale. Quand on crée du contrat, on crée de la loi, c’est l’équilibre qui manque à présent dans notre société.
Dans les banlieues, il n’y a plus de contrat social. Personne n’établit de contrat avec personne. Les nouvelles générations ne se sentent pas tenues par un contrat qu’elles n’ont pas passé et que l’état, les collectivités territoriales, n’ont pas passé avec eux. Vous ne me donnez pas de boulot, de sécurité, pourquoi vous donnerai-je ma capacité à me taire ? Elles sont donc, dans la violence et on voit se jouer l’état de nature. L’état de nature c’est l’état de sauvagerie généralisé. Les hommes hors la loi sont dans la violence, le contrat c’est l’occasion d’en finir avec une violence sauvage au profit d’une violence qui sera constructrice d’un état social, d’une figure politique, une démocratie, un état, une nation, d’une région. Comment des individus tellement divers peuvent ils vivre ensemble et faire une communauté ? On peut fabriquer de la communauté par le contrat social, le bien public, la sécurité publique, le bonheur du plus grand nombre. La république intègre ses enfants et tous les enfants de la république font la république et constituent la république.
A l’heure où certains développent le communautarisme, il est urgent de retisser du lien et de repartir sur la base d’un nouveau contrat social afin de faire émerger une véritable communauté républicaine.
Cédric Matthews, Jacqueline Durando, pour le comité de Marseille MRC 13