Accords PS-EELV de qui se Moxe t-on ?
Les accords en vue des législatives, passés entre le PS et EELV ont mis à jour les limitations d’action et de vision à long terme, de chacun des protagonistes. Les deux forces en présence ont agi l’une contre l’autre pour s’annihiler.
Du coté industriel, l’effet d’annonce de l’arrêt progressif de la fabrication du combustible Mox fragilise à présent, la première industrie française. En commençant par la matière première, toute la chaine de production de l’électricité serait rompue. Agir ainsi, n’est-ce pas perdre la confiance des industries nationales de pointes, de ses employés et de ses ouvriers ? N’est-ce pas s’engager sur une voie où la transition énergétique tant défendue aurait un bilan carbone désastreux ?
Du côté politique, qui maintenant pourrait croire en la fiabilité d’accords programmatiques convenus avec le Parti Socialiste ?
Le chemin de croix du candidat socialiste sera long et pentu avec une stratégie de négociation où il apparait dès à présent différentes strates dans le mille feuille des accords.
Le premier niveau, peu fiable sur le fond, concerne les accords en vue des législatives et réservés aux politiques domestiques. Nous pouvons remercier EELV d’avoir fait abattre les cartes du PS dans un bluff de rigidité et d’affirmation d’une autorité. Nous pouvons remercier le PS d’avoir montré le visage obstiné d’EELV dans l’exécution hic et nunc de leurs volontés et de l’irréalisme dans l’obtention d’accords amenant à cosigner un accord de désaccords. Il est regrettable que cette faille entrouverte serve à présent à la droite qui s’engouffre de tout son corps.
Le second niveau à la stratégie non encore éprouvée, quel que soit le vainqueur de Gauche, concernera les accords gouvernementaux qui pourraient avoir lieu à l’issue du premier tour pour réaliser la synthèse des gauches. Espérons que le parti vainqueur ne se perde pas dans une diplomatie secrète et un marchandage de type 4ème République. Espérons qu’il écoutera les citoyens et qu’il portera à bout de bras les vrais problèmes du peuple français : une monnaie trop chère, la désindustrialisation, la perte de souveraineté populaire, une Europe Fédérale au lieu d’une Europe confédérale ambitieuse.
Un futur président de Gauche devra être à la hauteur de ces thèmes, de ces combats, à défaut il perdra le peuple désespérément.
Cédric Matthews