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16 octobre 2014 4 16 /10 /octobre /2014 17:12

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Comment résoudre l’équation qui pose de relancer l’économie par la recherche publique et l’innovation, tout en faisant stagner ses moyens budgétaires et humains en dessous du niveau vital ?

Le projet de budget qui vient, dans le contexte que l’on sait difficile pour 2015, s’éloigne de plus en plus des recommandations faites en début de quinquennat, dans les rapports Le Déaut et Berger qui fixaient l’objectif budgétaire de la recherche publique à 3% du PIB. La politique appliquée depuis de nombreuses années dans l’enseignement supérieur et la recherche est une somme de réformes qui a eu pour but d’ouvrir l’ESR (Enseignement Supérieur et la Recherche)  à la mondialisation et à la contrainte de la restriction budgétaire imposée par la technocratie bruxelloise. Ce qui transitoirement aujourd’hui et encore demain, écartèle les opérateurs publics de l’ESR en France. Qu’on nous dise qu’il faut du temps pour mettre en place les réformes et qu’il faut attendre pour qu’elles donnent leurs premiers résultats, est compréhensible. La recherche c’est le temps long, ses acteurs sont habitués à ces échelles de temps séparant le stimulus du résultat mesurable. Mais aujourd’hui, rien n’est abouti et la crise naissante et profonde dans l’ESR vient de ce que « le  vieux meurt et que le neuf ne peut pas apparaitre » par manque d’investissement d’un Etat stratège. La crise est aussi celle de la confiance en un système qui ne sait plus, qui ne peut plus recruter les cerveaux qu’il a contribué à former. Cette crise se prolonge, se ramifie dans la transmission des savoirs et savoirs faire de l’intelligence. Quel jeune sensé et  passionné par la recherche, voudrait se risquer dans un système qui ne lui donne pas d’avenir ? Le résultat est là: les laboratoires ont du mal à recruter des jeunes issus du système français pour qu'ils y réalisent leurs thèses. C’est compréhensible, la création d'emplois de chercheurs, d'ingénieurs, de techniciens et d'universitaires pour 2014 et les années qui suivent, est programmée à la baisse et le nombre de précaires de la recherche ne cesse d’augmenter. La non appétence de l’industrie pour les doctorants et la délocalisation de leurs centres de recherche amplifient le phénomène. A titre d’exemple, le CNRS, opérateur public, va ainsi vers 300 embauches de chercheurs en 2014 contre 400 en 2010 et se dirige vers les 200 en 2015.     

Alors, aujourd’hui les chercheurs, les enseignants chercheurs, les Ingénieurs, de tous horizons thématiques voudraient croire au pari de l’intelligence car c’est leur raison d’être. Ils se mobilisent dans une action « Sciences en marche » pour sensibiliser le grand public et le gouvernement  qu’on ne peut pas considérer la recherche comme une variable d’ajustement du déficit public.

 

Le Mouvement Républicain et Citoyen, et dans le prolongement de l’action de Jean Pierre Chevènement de 1981 à 1982, alors ministre de la Recherche et de la technologie, défend une politique progressiste inscrite dans le cadre d'un État stratège. A ce titre, Le MRC a annoncé son soutien à l’action « Sciences en marche».

Espérons que nombre de parlementaires, d'horizons différents,   défendront à l’assemblée nationale, la création d’emplois avec la mise en place d’un plan de recrutement pluriannuel de chercheurs, d’ingénieurs et de techniciens et plus largement seront intangibles sur l’objectif budgétaire de la recherche publique à 3% du PIB.

Il faut redonner confiance au système de recherche qui commence à douter  de sa capacité à se régénérer dans les générations futures. Il risque aussi de ne plus avoir les forces humaines pour résister à la concurrence internationale.

Une grande quantité d’intelligence peut être investie dans l’ignorance lorsque le besoin d’illusion est profond. Une telle stratégie d’abandon de l’emploi scientifique, si elle devait perdurer, ne pourrait être que délétère pour l’Enseignement supérieur et la recherche. C’est donc, dans de nouvelles conditions budgétaires et humaines revues à la hausse que la recherche, au-delà de son rôle premier de faire avancer la connaissance  pourrait être le ressort de la relance économique.


 Cédric Matthews pour le MRC de Marseille 

 

 

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