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11 février 2010 4 11 /02 /février /2010 22:28

Photo 091
Le MRc a une méthode de travail politique
qui consiste à Comprendre, pour Vouloir et Agir.

Pour comprendre, certaines lectures et une ouverture à la connaissance nous sont indispensables. Sur ce blog, nous nous attachons donc à rendre compte d’informations issues de lectures que nous avons faites, à travers une rubrique :

Nous proposons : LE MRC Marseille a lu, c’est une expression du Vouloir.

Le MRC de Marseille a donc lu récemment « Recherche peuple désespérément » de G. Brustier et de Jean Philippe Huelin.

Cet ouvrage met à jour les inégalités de la société française actuelle. Il s’attache ainsi à rendre compte de la situation des classes populaires et des couches moyennes sur lesquelles on reviendra ultérieurement.

Il évoque également les difficultés des jeunes et des séniors.

Ces générations, aux antipodes, participent en effet des « perdants de la globalisation financière et néolibérale ».

Pour ce qui concerne les Jeunes, on peut évidemment en juger à travers le taux de chômage que subit cette classe d’âge et à travers la dépréciation des diplômes qui révèle que l’ascenseur social  fonctionne en sens inverse de ce que l’on a connu.

En effet, dans les années 2000, un fils de cadre supérieur sur quatre et une fille sur trois sont employés ou exercent des emplois d’ouvriers, soit dix fois plus qu’il y a vingt ans ! Les jeunes générations sont plus diplômées que leurs ascendants, tout en ayant une moindre espérance de mobilité sociale ascendante.  C’est cela le déclassement !

Il concerne toutes les nouvelles générations et tous les milieux sociaux.

Les bacheliers sont, de fait, les nouveaux « cols bleus » en travaillant dans les usines ou les grandes surfaces, pour des salaires peu satisfaisants, suivant des temps de travail aléatoires qui leur sont imposés.

Les attentes des diplômés de l’université sont également déçues puisqu’ils sont souvent titulaires de «  professions intellectuelles », mais précaires dans les grandes villes.

Seule la solidarité familiale peut permettre d’échapper à une situation sociale incertaine : l’accès à un logement dépendant souvent de la caution (et du financement) des parents, l’accès à l’achat d’un logement étant lui très lié, au patrimoine parental.

C’est grâce à cette solidarité familiale que le processus de déclassement des jeunes générations ne devient pas plus explosif. Elle joue « un rôle d’amortisseur social ou d’effet retardant »

Toujours est il que le décrochage des jeunes, produit une angoisse (collective et individuelle) qui les tenaille désormais.

Toutefois, les séniors ne sont pas d’avantage épargnés et ils sont loin de constituer  dans leur ensemble, ces nouveaux consommateurs, amateurs de croisières, égoïstes, nantis comme on les présente souvent.

Le niveau de vie des mieux lotis tient à deux éléments :

-          Soit ils ont entre 59 et 65 ans et travaillent encore avec des salaires relativement stables de fin de carrière.

-          Soit ils possèdent un patrimoine qui restreint nettement les dépenses incontournables.

Pour ceux qui ne sont pas propriétaires et touchent les petites retraites, la situation est nettement détériorée, d’autant que les dépenses de santé croissent. Chez les hommes de plus de 65 ans le taux de suicide augmente fortement  et atteint 60 pour 100000 et 124 pour ceux de 85 ans ou plus, le taux de décès les plus élevés sont par ailleurs le fait des veufs (58,8 pour 100000) soit plus de 3 fois la moyenne nationale.

Autant de signes de désarroi qui ne sont pas près de se réduire avec les réformes que nous prépare Sarkosy dans le domaine des retraites.

De  telles constatations, même si elles ne sont pas exhaustives et ne cernent que partiellement la réalité, disent la maladie de notre société et engagent une redéfinition de l’action publique de la manière la plus urgente pour les catégories de personnes les plus fragiles, les jeunes et les personnes âgées.  Il est donc temps d’agir !

Jacqueline Durando  pour le MRC Comité de Marseille

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commentaires

C
<br /> Bonjour à tous,<br /> <br /> Il convient d'ajouter à cet excellent exposé que ce livre développe également une idée novatrice selon laquelle le "peuple" n'a pas disparu mais s'est déplacé.<br /> Les populations ouvrières, que l'on appelait le prolétariat, et qui constituait le socle des forces de gauche, ont progressivement laissé la place à de nouveaux milieux populaires, laissés pour<br /> compte dans la redistribution des richesses tout en portant une part importante dans la production de ces richesses, situés dans des zones périurbaines et rurales.<br /> <br /> Les auteurs mettent ainsi en lumière (Chapitre III) l'apparition d'une nouvelle "france oubliée" dans des zones de "relégation", loin des centres villes et des agglomérations.<br /> <br /> Cette mutation du prolétariat ayant échappé aux partis de gauche (c'est surtout le parti socialiste qui est visé), la perte de contact avec l'électorat traditionnel populaire repoussé hors des<br /> centres urbains expliquerait donc les défaites successives d'une Gauche incapable de saisir la réalité de la France des années 2000.<br /> <br /> <br /> Enfin, en ce qui concerne le déclassement des classes moyennes, admirablement résumé par Jacqueline ici, je recommande en lecture complémentaire le livre d'Eric Marin "La peure du déclassement",<br /> paru chez le Seuil, collection la République des Idées en octobre 2009. Au-delà de la réalité de ce déclassement, l'auteur analyse l'impact social de la peur du déclassement qui se répand<br /> aujourd'hui parmi les classes moyennes, surtout les plus protégées. Et je recomamnde également la lecture du livre de Denis Clerc "La paupérisation des français" paru chez armand Colin en décembre<br /> 2009 qui traite du sujet en 25 questions clés.<br /> <br /> Cordialement,<br /> <br /> Cédric MAS<br /> <br /> <br />
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